[carnet de bord] 21 & 22 juillet


21 juillet

Au matin, formidable rayon de soleil rasant sur la haut du campement.
Dessin sur les chutes de Dettifoss puis bus pour Reykjalid, au bord du lac Myvatn à 13 h 30.




Je papote avec 3 français dans le bus, de ceux qui achètent un pass bus qui leur permet de faire le tour de l'Islande comme ils le souhaitent et qui, ce faisant, vont et viennent et essayent "d'en faire le plus possible". Si je suis — bien-sûr —, également un touriste parmi les touristes, c'est une autre philosophie du tourisme qui m'anime.
15 h. Planté de tente puis cours petit supermarket : frais salade pomme confiture yaourt. En Islande, il ne semble pas y avoir de boutiques (Je ne suis pas allé à Reykjavik, je ne sais pas comment c'est en ville). Tout est dans de petits supermarchés souvent associés à la pompe à essence du coin.
Sieste puis ballade courte dans le bled, réduit à sa plus simple expression dans un champ de bulles de laves figées.
21 h extinction des feux avec des boules Quies. C'est la première fois de ma vie que j'en mets.
Je m'endors en pensant aux modes possibles de restitution de ce voyage.

Notes : Ça pourrait peut-être passer par de la sculpture avec le répertoire de formes si variées et fantastiques qu'on voit ici.
Je pense aux descriptions des déserts dans les nouvelles de J.G. Ballard.
- extraits Ballard ?
Où alors une performance. Mais je pense à des spectacles déjà très forts, ceux de Bjôrk avec les arcs électriques sur scène, bien-sûr et celui de Barcelo à Avignon, avec l'argile.
Thunderbolt live Björk


Paso doble Josef Nadj et Miquel Barcelo


Voir ici un entretien entre Paul Ardenne et Barcelo sur le site des actes des colloques du musée de quai Branly.

On pourrait rajouter le surprenant travail de miniatures de Eszter Burghardt et les papiers froissés de Brendan Austin


22 juillet

lever 7 heures après cette nuit Quies tip top. La crève est partie.
Encore un super rayon de soleil au matin : en fait, c'est parce que le soleil se levant est au-dessous de la couche de nuage pourtant très basse. Extra.
C'est parti à 8 h 00 sur la piste du volcan Hverfell. Traversée de champ de laves + d'une faille extraordinaire. On a l'impression d'être entre deux plaques tectoniques qui s'affrontent.

Photo post-voyage Islanduchronie III. Florian Ledoux. Même point du vue que j'ai vécu, on a l'impression très nette d'être à cheval sur deux plaques tectoniques.
Le volcan est un immense désert.
Cliché n° 4 pour l'album Islanduchronie II avec Karen Liljebjelke, allemande de passage.
Par karen Liljebjelke, la photo 5, le 22 juillet, au haut du volcan Hverfell, près Reykyahlid (Mytvan).


Ça me refait penser qu'un projet photographique sur un voyage en Islande pourrait être celui de clichés à 360°. Ici, c'est un monde ouvert sur l'espace circulaire.


Tour du cratère en 1 heure, descente puis traversée de la plaine vers le krafla.
 
Pris le chemin derrière les crêtes qui semble s'appeler la Nonbungur. Perdu la piste dans le champ de lave noire, mais ça m'a permis d'observer de près de magnifiques exemplaires de coulées de lave cordée. On dirait de véritables bronzes d'après moulages de véritables cordes.
Un petit hotdog pas bon à l'entrée du site du Hofur et dérive dans ce champ de laves fumantes, de fumerolles. Exceptionnelle sensation d'être au cœur d'une activité volcanique.
Descente vers l'usine de géothermie.


Bande son : 45:33 de LCD SOUND SYSTEME
Alors que le marcheur s'est transformé en dessinateur, un japonais ivre de prises de vues numériques gré son 4X4 dans le cadre, bondit sur l'asphalte et prend cliché sur cliché des tuyaux coudés qui traversent la voie, au centre du complexe géothermique de Krafla, près de Reykjalid. C'est l'illustration parfaite du sentiment de toute puissance des photographieurs. Le dessinateur encaisse et avale le photographier.


cliché n°5 pour l'album Islanduchronie II avec le photographe japonais
Je fais du stop pendant 3/4 h mais ça ne marche pas. Je décide de faire les 10 bornes qui restent à pied mais une des 2 frangins avec deux 4x4 (des types qui s'occupent de la piscine de Reykjalid) me prend et me dépose au camp.
En calculant, je m'aperçois que j'avais déjà crapahuté 30 km.



Super douche revigorante, acheté le billet bus pour Landmannalaugar (la piste s'appelle la Sprengisandur) demain 8 h 00.

Peu de porosité dans les campings entre les différents types de touristes. Je m'aperçois que le fait de demander à quelques personnes de me prendre en photo et de me les envoyer par mail suscite curiosité et intérêt et crée une petite passerelle. C'est l'objectif de l'album Islanduchronie II
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