[carnet de bord] 30, 31 juillet & 1 août


30 juillet

Réveil 7 h 30. P'tit dej d'1 litre de lait.
Hésité à prendre le bus vers midi mais départ en stop à 9 h 30 vers Vik.
1/2 h plus tard, un islandais extra me prend dans un VW jaune. Bacchantes, queue de cheval, pantalon kaki, prolixe et souriant. Pressé, il fonce en doublant sur les lignes blanches. On écoute Marley à fond.



Je suis en avance sur mon planning. Je décide de rester à Vik 2 jours.
Camp Vik. courses. picnic. Montée sur les falaises (2 heures) côtes hyper raides.


Café à l'unique café qui sert "à la française" ; douce chaleur et chocolat cake ; j'en profite pour retravailler quelques dessins.
Recroise le québécois rencontré à Thorsmork. Discussions.
Ballades sur la plage mais attaque de sternes très impressionnante en piquet et en escadrilles qui se relaient. Je bats en retraite.

J'observe un entraînement de très jeunes sur la piste d'athlétisme ; naît alors très fort l'idée du texte : "la petite championne de course à pied".

Au bout de la plage, contre la falaise, 1 heure avec les macareux.
Cimetière. Je repère des généalogies de noms islandais pour l'histoire de la petite championne.


Emerge l'idée d'aller "DOCUMENTER KLAUSTUR" les prochains jours.
Coucher de soleil + dodo 23 h.


31 juillet

Lever 8 h. Traversée de la montagne du côté de Dyholaey. Traversée de la plage.
Passé deux heures allongé avec les macareux en survol.


Bande son : Hottoddy de NINO FERRER
A Vik, diminutif définitif du mot viking, les falaises sont très dangereuses pour qui s'est donné la peine d'y monter. C'est le domaine des krias — sternes arctiques sans-cesse agacés —, et des goëlands. Mieux vaut redescendre du côté de Dyholaey sur la plage de sable noir, limailles de feldspaths et d'olivine de divers volcans de la côte adoucies par le flux et reflux incessant de hautes vagues. C'est le royaume des puffins, les macareux.
Lorsqu'on s'allonge plusieurs heures sur le sable, au pied de falaises plus humaines, les macareux nous survolent de plus en plus près, par groupes rentrants ou sortants de leurs bases vers la mer, curieux et frénétiques.

retour à Vik. sieste.


16 h 30 dessins maisons. Achat pull à la fabrique.

C'est ici que vît la petite championne de cours à pied lorsqu'elle vient s'entraîner à Vik. C'est la maison de sa tante Stella, à quelques encablures de la plage noire, du stade et des falaises, submergées par la frénétique activité des macareux. Stella et son mari Bjön — bientôt cinquante ans, hisrsute et taciturne, l'archétype du viking —, louent une partie de la maison à un employé du parc national Vatnajökulspjodgardur, qui a fait sa spécialité du ramassage des déchets, lamentablement dispersés par certains touristes et certains islandais eux-mêmes sur les pentes, les ravines et au fil des torrents.

Dans un doc je découvre qu'il existe un coin qui s'appelle Thakgil. Je décide d'y aller le lendemain.


1 août

lever 6 h. Départ 6 h 45 à pied vers Thakgil.
D'abord route de Vik, puis piste. 15 km environ.
planté de tente dans ce coin extra. manger +  sieste.
14 h, montée vers le Mælifell (pas le même bien-sûr que vers Strutur) mais découverte du glacier Huldujökull.

Sans qu'aucune planisphère l'indiquât jamais — et d'ailleurs, cette zone paraît plus indéfinie encore que d'autres sur les cartes —, après deux heures de marche sur des pentes abruptes, à l'arrière de Thakgil, un monstrueux effondrement du glacier Huldujökull, avorton du Myrdalsjökull. Un cirque de un kilomètre de diamètre s'est découvert duquel s'épanchent les grandes saignées laiteuses de la fonte généralisée des glaces.
Dans ma tête, j'ai associé de moment à la pièce "4 et quelques minutes de silence" de JOHN CAGE :



Rencontre avec une famille islandaise. Cliché n° 9 et 9 bis (pour moi une surprise).

 par Páll Steinþórsson, le cliché n°9, le 1 août 2012, en surplomb du glacier Huldujökull, avorton du Myrdalsjökull [Canon IXUS 310 HS]
 par Páll Steinþórsson, le cliché n°9 bis, le 1 août 2012, en surplomb du glacier Huldujökull. [Canon IXUS 310 HS]



Re-descente. vu le site, ombre précoce sur le camp où il n'y a que des islandais ce soir.
Dodo tôt, aujourd'hui j'ai marché comme un fou.