[carnet de bord] 19 & 20 juillet


19 juillet

Lever 6 heures. Légère crève due aux nuits avec la clim dans les couchettes du ferry. Début de la première journée islandaise. Vue du fjord de Seydisfjordur du pont supérieur. A quai. Quelques renseignements à l'office sur les bus. Coup de fil à Cat avec carte prépayé sur le téléphone du proposé à l'office. Bus pour Egilsstadir à 8 h 30 avec des français rencontrés à Hirshals.
Egilsstadir. Achat bouffe roborative. Avant le bus direction Myvatn à 13 h, ballade surplombante du bourg.
Bus. Je me fais descendre au crossroad de Grimsstadir sur la F864, juste avant le pont sur la rivière Jokulsa a Fjollum. Et je fais du stop en marchant. Je crie mon plaisir d'être sur la piste. Pris rapidement par une famille française avec un enfant de 5 ans, en camping car. Le type m'a pris parce que 20 ans auparavant, il avait fait du stop exactement au même endroit.
Noté : "Il y a 20 ans, faut voir comment on était isolé. Quand je suis revenu en France, je ne savais même pas que Michel Berger était mort 3 semaines avant." — "Oui, effectivement, c'est dingue." Je n'étais pas obligé de renchérir, mais j'étais perplexe.

Piste en tôle ondulée infernale pour les tressautements et les nerfs. Arrêt à Dettifoss, sur la rive droite. Un dessin naz, mais le premier en Islande.



A pied pendant une heure en faisant du stop au milieu de pseudo-volcans. Une famille d'espagnol parents/enfants me prend. Des sauveurs car il me restait 20 bornes et qu'il n'y a quasi aucune voiture. Vive l'Espagne, Durruti, reviens !!
Je leur demande de me laisser bien avant le dernier pont que je puisse profiter du landscape.
Je marche une heure et passe le pont à pied. Des oiseaux m'attaquent !! J'apprendrais plus tard que ce sont des sternes arctiques qui défendent toute intrusion sur ce qu'ils considèrent comme leur territoire.
Camping classe au pied des falaise de l'Eyjan.
Je mange et vais marcher au coucher de soleil sur l'Eyjan (1 heure A/R). J'avais rêvé d'être en ce lieu par les images et plans sur le web. J'y suis ; c'est extra. Une ombre gigantesque se déploie sur le fond de la vallée ; la lumière est orange, le temps est au soleil le plus net.

Cliché n°2 pour l'album Islanduchronie II avec des autrichiens, les seules personnes avec moi à cette heure sur cette montagne.

Par Peter Pany, la photo 3, le 19 juillet, en haut du Asja, près Asbirgy. Ce qu'on a du mal à comprendre sur la photo, c'est que nous sommes en haut d'une falaise de 50 mètres, et que l'ombre au sol se déploie dans la vallée au-dessous, fermée par une autre falaise de 50 mètres en face.
Je ne sais pas comment dessiner ce foutu monolithe, j'enrage !



ABSOLUMENT TOP. Un doute m'assaille. Ce sera toujours comme ça ce voyage, conforme à toutes mes prévisions ? C'est le syndrome du film Bagdad Café : Too much harmony !


20 juillet

Départ à 7 h 30. Premier réveillé, premier parti.
Traversée de la vallée, montée de la falaise suivi jusqu'en face de la pointe du Eyjan. Temps clair +, presque soleil. Traversée du plateau vers la rivière Jokulsa a Fjollum. Suivi des falaises.
Incroyable, rencontré une joggeuse allemande sans eau avec deux heures derrière elle et deux heures devant. Arrivée à Verstudalur, petite aire de camping, à 12 h 30. Manger lyo et re-départ. un peu de pluie, paysages d'enfer qui s'enchaînent : déserts, feuilles, chaos, canyon, falaises, orgues.

 
Passage de mon premier gué en croisant un groupe d'allemands.
Cliché n°3 pour l'album Islanduchronie II par une jeune allemande très cool.
Suit un paradis de verdure et de fleurs le long d'un torrent, puis gros désert, suivi d'une longue faille en canyon très belle et très menaçante.

Note : Un holocauste de couleurs où tout est rabattu dans les gris, par la lumière...
Ça commence à tirer sur la bête, sans doute déjà une trentaine de kilomètres. Arrivée sur le tout petit camping planqué de Dettifoss : une simple étendue de poussière avec deux bidons d'eau de 25 litres. 3 tentes.
Le camping au matin. le soleil passe sous les nuages, rase les pentes et brûle comme si c'était le soir.
Ahuri de fatigue mais comme le moteur est emballé, je plante la tente et vais direct sur la chute de Dettifoss. A cette heure là, 2 personnes sur le lieu.
Ça m'aura fait plus de 35 kms aujourd'hui. Basta. Lyo + coucher avec un peu de Doliprane ; la crève due à la climatisation des couchettes du ferry semble s'éloigner.